Oui, on peut acheter sa cuisine sans se ruiner. Non, nous ne sommes pas condamnés à tout monter nous-même ou encore à courir les (fausses) remises pratiquées par des magasins à la morale douteuse. Notre but n’est pas de vous orienter vers des solutions de premier prix, mais de vous apporter des idées pour établir le meilleur budget possible sans sacrifier l’esthétique et la fonctionnalité. Voici les pistes que vous pourrez suivre en faisant appel à des professionnels aguerris de l’agencement.


Modèle Luna de Mobalpa

1 – Un agencement linéaire

Les formes complexes, notamment l’aménagement des angles, pèsent sur les prix. Un élément bas d’angle sophistiqué à plateaux extractibles coûte environ deux fois plus cher qu’un meuble standard. Quant aux systèmes d’angle plus simple à plateau circulaire ou demi-circulaire, certes moins coûteux, ils offrent une capacité de rangement très réduite. Également à proscrire dans une démarche économique, les décrochés et autre formes arrondies qui obligent à employer des meubles de forme compliquée et donc coûteux. Les angles occasionnent également une augmentation du coût du plan de travail. Bref, l’aménagement d’un îlot central, bien sûr s’il reste simple, n’est guère plus dispendieux que celui d’un ou deux angles.

2 – De grands meubles volumineux

Un agencement composé avec des meubles longs et volumineux (60 cm, 90 cm, voire 120 cm) revient moins cher que son équivalent où l’on aura fait la part trop belle à de nombreux petits éléments (de 15 ou 30 cm). En effet, un petit élément est presque aussi coûteux qu’un grand et n’apporte aucun avantage fondamental de fonctionnalité. S’il faut limiter le nombre de meubles, on ne doit pas sacrifier leur fonctionnalité. Les tiroirs doivent être préférés aux portes battantes dans la partie basse car, bien que plus coûteux, ils apportent un surplus de volume utile ce qui est au bout du compte vraiment économique.

3 – Un placard aménagé

Si vous voulez disposer d’une grande capacité de rangement à prix raisonnable, pensez à un aménagement de type placard. Il se fabrique sur mesure pour occuper une niche et s’habille de portes coulissantes ou battantes que les fabricants harmonisent aux portes de leurs meubles de cuisine.

4 – Du mélaminé ou du bois pour les portes

Pour les matériaux de façade, aucun doute n’est permis, le mélaminé est le revêtement le plus accessible, et cela à bon niveau de résistance et d’esthétique. Au moins, 10% à 20% plus cher, le stratifié apporte un plus haut niveau dans la même catégorie de finition. Nous ne conseillerons pas les enrobés PVC, certes abordables, mais qui sont abandonnés par de nombreuses marques car ils sont peu résistants et polluants. Les laques les moins chères et les moins sophistiquées coûtent près de deux fois le prix d’un mélaminé. Elles restent donc une finition de luxe. Finalement des bois classiques, comme le chêne, coûtent souvent moins qu’une laque, tout en apportant un aspect chaleureux et naturel.

5 – Du stratifié ou du granit pour les plans de travail et les crédences

Le stratifié s’impose grâce à un niveau de prix imbattable et des bonnes qualités de solidité. Si l’on peut investir deux à trois fois plus, pour des raisons esthétiques et bénéficier d’une meilleure solidité, c’est vers le granit que l’on se tournera. Attention, les granits les moins chers sont aussi les plus communs tandis que les aspects les plus rares atteignent des prix astronomiques. Contrairement à ce que l’on pourrait penser les pierres de synthèse coûtent au moins 50% plus cher qu’un granit basique. Malgré leurs très grandes qualités, elles ne conviennent donc pas à une cuisine économique.

6 – Des équipements standard

Les grands appareils électroménagers sont vendus à un plus haut prix que les modèles en format 60 cm (« 60 » est la cote normalisée de la cuisine). Cela semble logique. En revanche, les appareils de petits formats dits « gain de place » demandent aussi un investissement supérieur à celui du standard. Étonnant au premier abord, mais pourtant logique puisqu’ils sont fabriqués en faible quantité. Exit donc, les lave-vaisselle de 45 cm, les dominos de cuisson ou les petits fours, même quand ils combinent micro-ondes et cuisson classique, si la question du budget prime.

Modèle Sepang de Teissa

7 – Un réfrigérateur en pose libre

Vous économisez le prix d’une armoire pour l’encastrement (soit en moyenne 600 €) et vous gagnez en capacité car les appareils intégrables sont moins volumineux. En outre, ces derniers sont généralement moins innovants techniquement. Enfin, les décors élégants, métal ou couleur, qui ont succédé à l’émail blanc sur beaucoup d’appareils en pose-libre facilitent l’harmonisation avec le mobilier.

8 – Trois foyers pour la cuisson

Les tables de cuissons les plus efficaces, les plus sûres et les plus économiques à l’usage fonctionnent à l’induction, mais ce sont hélas les plus onéreuses. Pourquoi ne pas opter pour une version trois foyers ? Son prix reste assez raisonnable (beaucoup de modèles sont désormais à moins de 600 €) et elle se révèle à l’usage plus pratique qu’une « quatre foyers », souvent un peu plus chère.

9 – Une hotte décorative

Comme elle est conçue pour embellir la cuisine, il n’y a rien à lui ajouter. Inversement, les hottes tiroirs et escamotables doivent s’adjoindre un corps de meubles et/ou des portes. Autrement dit, un coût supplémentaire. Et tout cela pour n’obtenir aucun surcroît de rangement ou de fonctionnalité. La hotte à évacuation, si elle donne les meilleurs résultats en termes d’aspiration et de bruit, augmente le coût d’installation, sauf quand la sortie peut directement traverser le mur de la cuisine pour aller à l’extérieur.

10 – Une conception évolutive

Vous rêvez d’une cuisine avec de beaux matériaux et un électroménager au top, mais vos moyens ne vous le permettent pas. N’oubliez pas qu’une cuisine bien conçue est évolutive. Agencée sur une base fiable de meubles solides et durables, elle supporte sans problème le remplacement du plan de travail en stratifié par un matériau plus haut de gamme (pierres de synthèses, vraies pierres ou granit, verre…) Même chose pour l’électroménager, l’évier, la robinetterie…  Il suffit d’attendre que vos finances le permettent. C’est une formule vertueuse d’investissement qui, au bout du compte, est moins onéreuse qu’un crédit à la consommation.

Modèle Arcos Aurora Maple de Schmidt Modèle Harmonie d'Arthur Bonnet

À ne surtout pas faire

Céder aux sirènes de la bonne affaire. Grosse remise veut le plus souvent dire fausse remise. Une cuisine proposée avec une réduction de 50% n’est pas une vraie économie. Vous allez payer très cher un produit de mauvaise qualité avec le minimum de services. Et au bout du compte, vous ne serez pas satisfait.

Pourquoi pas ?

Opter pour le kit vendu le plus souvent par les grandes surfaces. Oui, à condition d’être un très bon bricoleur et de savoir concevoir une cuisine. Des qualités qui ne sont pas données à tout le monde.

Légende de haut en bas

Un placard complète cette cuisine réalisée avec du mobilier classique. Modèle « Luna », Mobalpa.
Une conception simple parfaitement linéaire. Elle est réalisée avec des meubles à tiroirs de 90 cm fort pratiques et un plan de travail prolongé pour servir de table de repas. Avec ses façades en stratifié décor wengé et son plan de travail en stratifié lui aussi, elle se place dans les familles de produits à prix accessible. Modèle « Sepang », Teissa.
L’organisation de cette cuisine s’appuie sur des duos de meubles de grande largeur (150 et 180 cm) et se passe de fillers.  Les portes se parent d’un élégant stratifié qui imite un placage de bois. Cet ensemble est complété par un ensemble d’armoires. Modèle « Arcos Aurora Maple », Schmidt.
Sur cet îlot carré de 1,80 m de côté, toutes les fonctions sont regroupées, plan snack compris. Les façades et le plan de travail s’habillent de stratifié. Modèle « Harmonie », Arthur Bonnet.