Le mélaminé a établi son empire dans la fabrication des principaux éléments du mobilier de cuisine, il y a une trentaine d’années. Depuis, il l’a encore étendu, notamment dans le domaine des portes et façades. Seul lui échappe le plan de travail qui reste l’apanage du stratifié HPL.
L’atout majeur de ce matériau tient à son coût de fabrication, bien inférieur à celui du stratifié car bien plus pratique en termes de production industrielle. Il se présente sous la forme d’un panneau de particules (un aggloméré) ou d’un médium (mdf) dont les deux faces sont revêtues d’une ou deux feuilles fines de papier imprégné de résine mélamine qui rendent l’ensemble plus résistant et étanche. Revêtues d’une couleur unie ou d’un motif décoratif, ces feuilles sont pressées et collées à chaud. Pas besoin ainsi de procéder à un placage complexe, comme c’est le cas avec le stratifié HPL. Un panneau de particules surfacé mélaminé (un PPSM en jargon professionnel) est directement usiné pour se transformer en corps de meuble ou en porte. Les chants des panneaux doivent être recouverts d’une bande protectrice et décorative. Celle-ci est le plus souvent choisie en ABS et acrylique. Comme pour le stratifié, on trouve également des mélaminés postformés qui habillent un chant courbe.
D’abord réservé à la fabrication des corps de meuble et aux portes de modèles d’entrée de gamme, les finitions en mélaminé ont finalement pu rivaliser avec leur grand frère stratifié en termes d’aspects. La recréation des reliefs du bois et l’obtention d’un fini brillant ou d’un bel effet mat ne sont plus interdites. Voilà pourquoi, un nombre croissant de portes de meubles, d’étagères extérieures et d’habillages muraux est réalisé dans cette matière. Si les portes en stratifié se font rares, certains fabricants les emploient toujours pour certains modèles plus haut de gamme. Reste qu’il faut un regard très exercé pour déceler une réelle différence entre des produits tout de même assez proches quand l’épaisseur ne dépasse pas le millimètre.
Notons que dans d’autres pays, comme l’Italie, il n’existe pas d’équivalent au terme mélaminé. Tous les produits de cette famille sont nommés « laminati », ce qui se traduit par stratifié en français. Bref, l’équivalent d’un stratifié italien employé en façade dont l’épaisseur ne dépasse 0,4-0,5 millimètre et qui est collé sous presse (qui prend le nom de CPL, soit continuous pressure laminate) fait donc partie de la famille mélaminé.
Son entretien
Le mélaminé s’entretient sans gros souci. Un chiffon doux, un tissu microfibres, une éponge font l’affaire. Des taches bien incrustées se nettoient avec du savon noir. En revanche, tout ce qui est abrasif et décapant (poudre à récurer, éponges grattantes, laine d’acier) doit être proscrit ainsi que les acides et les nettoyages à la vapeur. Les cires et produits nettoyants de meubles sont également dispensables.
Légendes de haut en bas
1) Le mélaminé sur panneau médium avec un décor de Macassar et de noir uni pour évoquer les vernis polyester d’autrefois. Les chants assortis sont en ABS. Modèle « Étoile Brillante », Sagne.
2) Un panneau de particules surfacé mélaminé (document Polyrey).
3) Vue en coupe d’un panneau de particules surfacé mélaminé (Document Inspiration cuisine).
4) Un stratifié italien épais 0,4 mm. Il est présenté en deux finitions : aluminium pour les meubles bas et terre cuite pour les meubles hauts. Modèle « Ethica », Veneta Cucine.
5) Effet placage de noyer avec ces façades en mélaminé associées à des vitrines en verre fumé. Les joues et le plan de travail sont en stratifié HPL. Modèle « Trend Nocce » et « Aluterra », Cuisinella.