C’est la matière la plus naturelle, celle qui semble logiquement destinée à la fabrication de meubles depuis des temps immémoriaux. Aujourd’hui, le bois offre une variété inégalée d’aspects et de finitions qui le font s’adapter aussi bien aux styles classiques que contemporains. Il est, bien entendu, destiné en priorité à la fabrication des portes et des façades, mais, grâce à l’influence scandinave, il a été également adopté en France pour l’habillage des plans de travail.
La tradition du bois massif
Tout le monde connaît le style classique des portes en bois massif. Ces dernières présentent un cadre qui enserre un panneau. Pour les ennoblir, divers dessins sont employés, et non plus seulement la manière baroque. Le style « chapeau de gendarme », qui a connu une longue gloire entre les années 70 et 90 dans diverses déclinaisons dont la dernière fut le style provençal, est devenu très rare. Les fabricants français et belges lui préfèrent désormais le design minimaliste contemporain. L’assemblage traditionnel « à tenon-mortaise » n’est plus guère usité que chez les tenants de la menuiserie traditionnelle. Aujourd’hui, des assemblages par collage l’ont supplanté. Quant au panneau central, il est bien souvent fabriqué en placage. Les possibilités de finitions sont vastes et permettent d’obtenir des aspects vieillis, patinés, colorés, peints et laissant ressortir le grain du bois -pores ouverts- ou au contraire le masquant presque totalement -pores fermés-.
Les qualités du placage
Si la tradition conserve encore de nombreux amoureux, le bois s’affiche de nos jours en panneaux totalement revêtus de placage. Contrairement à une idée largement répandue, cette technique n’est pas une nouveauté. Elle se répand au XVIIe siècle et entraîne la naissance d’un nouveau métier, l’ébénisterie. À ses débuts, l’ébéniste met en œuvre des bois précieux, et donc coûteux. Nos placages modernes utilisent des essences plus prosaïques, notamment le chêne, et sont fabriqués grâce à des techniques industrielles qui ont un effet positif sur le prix. Mais on trouve également en haut de gamme des placages de bois exotiques (teck) ou plus précieux, plus proches de l’état d’esprit des ébénistes d’antan.
Certes plus « léger », le placage est néanmoins une formule techniquement intéressante. En effet, le bois massif, même s’il a été préalablement séché en étuve, est sensible à l’humidité et à la température. Selon les variations de ces dernières, il gonfle ou se rétracte et tend à se déformer et se fendiller. En revanche, le placage conserve une grande stabilité dans le temps car il est collé sur des panneaux inertes en aggloméré, contreplaqué, médium.
Un bois plaqué offre de nombreuses finitions : pores ouverts pour obtenir un beau veinage, pores fermés, teintes et laquages et application de vernis à l’aspect flatteur. Sans le placage, difficile d’obtenir des grandes brillances sur un bois (comme on le faisait dans les années 50 avec l’acajou verni de polyester). Si l’on veut bénéficier d’un placage d’une résistance exceptionnelle, une solution s’impose : l’utilisation d’un placage de bois en stratifié HPL. Cette technique déjà ancienne n’est hélas pas utilisée par les industriels. Elle n’est mise en œuvre que par des artisans cuisinistes.
Ses inconvénients
Pour beaucoup, bois et plan de travail ne font pas forcément bon ménage. Certes, ce matériau n’offre pas une résistance exceptionnelle aux rayures, brûlures, chocs, taches, acides, produits ménagers lorsqu’on lui confère ce rôle… Mais on le choisit d’abord pour ses qualités esthétiques en sachant qu’il se patinera au fil du temps. Pour obtenir la meilleure qualité, il est nécessaire de choisir un plan en lamellé-collé. Il est fabriqué à partir de lames aboutées (mises bout à bout) et collées les unes aux autres dans le sens du fil du bois. Deux esthétiques sont souvent proposées : avec des lames étroites de 20 mm et des lames, larges de 40 mm, et dans de nombreuses essences : teck, chêne, hêtre, noyer, cerisier, acacia, wenge…
Entretenir ses portes
Les portes en bois étant revêtues de vernis protecteurs très résistants, elles s’entretiennent facilement. Pour nettoyer une tache, même tenace, un coup d’éponge suffit. Précisons que le processus d’application des vernis répond à des contraintes de plus en plus sévères en matière de pollution. La tendance est donc d’utiliser des solvants neutres, comme l’eau, qui ne dégagent pas de COV. Comme, en outre, les fabricants sérieux se fournissent en bois de forêts gérées durablement, le choix du bois peut faire participer à une démarche environnementale. Voilà pourquoi il ne faut pas hésiter à demander lors de l’achat de votre cuisine, quel type de vernis est utilisé et si la marque utilise, par exemple, des bois labellisés FSC (Forest Stewardship Council).
Un plan de travail en bois
Pour beaucoup, bois et plan de travail ne font pas forcément bon ménage. Certes, ce matériau n’offre pas une résistance exceptionnelle aux rayures, brûlures, chocs, taches, acides, produits ménagers lorsqu’on lui confère ce rôle… Mais on le choisit d’abord pour ses qualités esthétiques en sachant qu’il se patinera au fil du temps. Pour obtenir la meilleure qualité, il est nécessaire de choisir un plan en lamellé-collé. Il est fabriqué à partir de lames aboutées (mises bout à bout) et collées les unes aux autres dans le sens du fil du bois. Deux esthétiques sont souvent proposées : avec des lames étroites de 20 mm et des lames, larges de 40 mm, et dans de nombreuses essences : teck, chêne, hêtre, noyer, cerisier, acacia, wenge…
L’acacia, le teck, le sapelli, le wengé résistent à l’humidité. Mais ils demandent toutefois un traitement contre le vieillissement et les taches. Deux traitements sont employés pour les plans de travail en lamellé-collé. Le plus courant utilise une huile dédiée à cette tâche. Elle nourrit et imperméabilise le bois, résiste à la chaleur et se nettoie à l’eau lessivable. Le vernis, passé en trois couches, s’utilise plus rarement dans la cuisine. Il est effet sensible à la chaleur. Pour poser casseroles et poêles, la présence de dessous de plat qui peuvent être intégrés au plan, est indispensable.
Légendes de haut en bas :
1) Le chêne dans une finition naturelle se prête à une ambiance actuelle sans pourtant tomber dans le minimalisme contemporain. Modèle « Natural Concept », Cuisines Saint-André.
2) Schéma d’un assemblage traditionnel par tenon et mortaise. Document Inspiration cuisine.
3) Le placage de palissandre place une note de luxe et anime un sobre agencement de colonnes. Modèle « FH Highline Largo », Leicht.
4) Une élégante discrétion pour ces portes à poignée intégrée. Elles sont fabriquées grâce à un placage de chêne, sablé pour faire ressortir son grain, et laqué (plusieurs coloris disponibles). Eos Sable de Mobalpa.
5, 6 et 7) Plan de travail en lamellé-collé et détail de l’aboutage des lames. Flip Design.
[adrotate group= »9″ banner= »6″]