Modèle People de Comprex

Nuances riches et profondes, aspects brillant, satiné ou mat, toucher lisse ou soyeux… La laque offre à la cuisine toute sa sensualité. Pour profiter sans souci de ces sensations inédites, il faut bien la connaître. Voilà ses secrets.

La laque est synonyme de luxe dans la cuisine. On préfère d’ailleurs employer ce mot, à la place de peinture, car il fait référence aux finitions en gomme laque venues d’Asie appliquée sur le mobilier chic du XIXe siècle. Jusqu’aux années 50, la peinture a été employée pour protéger le bois des buffets et des éléments de cuisine car elle était considérée comme facteur de propreté. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on l’a choisie dans les années 1930 comme revêtement des premières versions de cuisines aménagées. C’est le cas de  la Cuisine de Francfort de la Viennoise  Margarete Schütte-Lihotzky ou les éléments industrialisés du bruxellois Louis Herman de Koninck. Pour la petite histoire, on avait peint la cuisine de Francfort en bleu, une couleur qui a la réputation de faire fuir les mouches. L’arrivée du stratifié, plus solide et mieux adapté à la finition et à la protection du mobilier de cuisine, a mis fin au règne populaire de la peinture dans la cuisine. Mais, en se mariant avec le polyester, qui tout en procurant une excellente résistance offre une brillance peu commune, elle est devenue le parangon du haut de gamme dans le mobilier de cuisine.

Modèle Ola de Snaidero

Des centaines de couleurs

La technique de la laque polyester demande le passage d’une dizaine de couches alternant avec autant de ponçages, avant d’arriver à un fini parfait. Le coût de ce long travail, peu industrialisable, est dès lors prohibitif. La production s’est heureusement beaucoup industrialisée depuis les années 60, et désormais, les opérations se déroulent sur des chaînes automatisées. Le polyester, qui s’emploie maintenant assez peu, a été supplanté par le polyuréthane et l’acrylique. En bénéficiant de ces avancées techniques, les laques ont pu devenir plus abordables, même si elles restent un produit haut de gamme, deux, trois ou quatre fois plus cher qu’un mélaminé. Elles se sont en outre diversifiées. Si les aspects de grande brillance gardent la faveur d’un large public, ils doivent accorder une place plus conséquente à des aspects mats, des reliefs structurés, touchers soyeux ou des effets métallisés qui séduisent certains consommateurs. Les gammes de couleurs se font aussi plus larges, et certaines marques vont jusqu’à proposer le nuancier RAL complet, c’est-à-dire des centaines de couleurs.
Les plus récentes recherches ont porté sur les solvants pour réduire les composés organiques volatils (COV), nuisibles sur le lieu de production et chez le particulier. L’emploi de l’eau comme solvant ou encore l’utilisation de poudres électrostatiques est en train de les envoyer aux oubliettes de la technique.

Modèle Picco Filigrano - coll. Design Art d'Allmilmö Modèle Continua W de Binova

Ne pas transiger sur la qualité

Toutes les laques se valent-elles ? Très clairement non. Et pour ne rien arranger, il est difficile de discerner leur qualité à l’œil nu ou au toucher si l’on n’a guère d’expérience professionnelle. Seule solution, tenter d’obtenir les renseignements auprès du cuisiniste sur deux points essentiels. En premier lieu, il faut connaître le nombre de couches. Elles sont généralement au nombre de trois pour une fabrication de bon niveau. En second lieu se pose la question du grammage de ces couches. La laque brillante d’une cuisine Boffi – c’est-à-dire classée en très haut de gamme – se décompose en trois couches de 320 g/m2 chacune. Pour un modèle de moyen de gamme, chaque couche va plutôt s’établir entre 100 et 160 g/m2 (ces indications ne sont valables que pour les laques brillantes car d’autres techniques existent pour les laques mates, structurées…). Et il existe des réalisations d’une qualité beaucoup plus basse, avec par exemple des laquages sur une feuille de PVC. Pas de doute, la perfection se paie… toujours au prix fort. Et dans le domaine de la laque, mieux vaut ne pas transiger sur la qualité. Sinon, on devra vivre tous les jours avec un produit fragile, sensible aux rayures, aux chocs, à la chaleur.
En termes d’entretien, la laque demande beaucoup de douceur. L’utilisation de chiffons doux et d’eau savonneuse s’impose. Évidemment, tout ce qui est abrasif est interdit, qu’il s’agisse d’éponge ou de poudres à récurer, sinon la surface sera rayée. Enfin, comme toujours, les finitions brillantes et mates sont celles qui laisseront le mieux apparaître les rayures. Le satiné est une solution plus sage.

 

Légendes de haut en bas

1) Laque en blanc brillant pour intérieur chic et intemporel. Modèle « People », Comprex.
2) Un classique de la laque lancé il y a plus de quinze ans. Elle est présentée en bleu dream métallisé brillant. Modèle « Ola », Snaidero.
3) Opposition tranchée entre un plan de travail en granit noir absolu et des façades en laque blanche brillante (existe également en finition mate). Disponible dans tous les coloris RAL et NCS. Modèle « Picco Filigrano », coll. Design Art, Allmilmö.
4) Planéité parfaite des façades en laque sable brillante. Modèle « Continua W », Binova.